Le REN-LAC reçoit une délégation du Comité anticorruption de la justice

Installé officiellement le 17 janvier 2017, ce comité, présidé par le juge administratif Karfa Gnanou, est composé de 14 membres désignés par les acteurs judiciaires pour un mandat de trois ans.

Claude Wetta (gauche) et Karfa Gnanou (droite) espèrent que la collaboration entre le REN-LAC et le CAC-MJDHPC permettra à terme de vaincre la petite corruption dans le secteur judiciaire.

Accompagné de trois de ses collaborateurs, le juge Karfa Gnanou est venu, ce mercredi 21 mars, présenter sa structure au Dr Claude Wetta et à son équipe. Il en a profité pour solliciter l’accompagnement de ces derniers dans le rôle de sentinelle que lui et ses collaborateurs doivent désormais jouer contre les pratiques corruptrices au sein du ministère de la Justice, des Droits humains et de la Promotion civique (MJDHPC).

Les résultats du dernier sondage réalisé par le REN-LAC en 2016 révèlent très clairement que la justice occupe le 6e rang des administrations perçues par les citoyens comme les plus vulnérables à la corruption. D’où l’espoir que suscite la création du Comité anti-corruption du ministère de la Justice, des Droits humains et de la Promotion civique (CAC-MJDHPC).

« En tant que répondant direct des structures de luttes contre la corruption, nous souhaitons définir ensemble avec vous les modalités d’une collaboration fructueuse », a fait savoir Karfa Gnanou. Une démarche que n’a pas manquée de saluer le Dr Claude Wetta, Secrétaire exécutif du REN-LAC. Selon qui sa structure nourrit de fortes attentes à l’égard du CAC-MJDHPC qui devrait donner le tempo aux autres CAC. « Nous avons cet avantage d’avoir déjà collaboré avec les syndicats du ministère et certains d’entre vous. Cela devrait faciliter notre collaboration pour le suivi de la mise en œuvre de la loi anticorruption », a-t-il souligné.

« Aidez-nous à lutter contre la corruption »

La loi anticorruption votée sous le régime de la transition est le résultat des actions de plaidoyer du REN-LAC en direction des pouvoirs publics qui se sont pendant longtemps montrés hostiles à l’adoption d’un tel texte de loi. De son côté, le REN-LAC attend du CAC un suivi de la mise en œuvre effective de cette loi au sein du département de la justice.

« L’un des points clés de notre programme d’activité cette année, c’est justement de travailler à l’effectivité des déclarations d’intérêts et de patrimoine des acteurs de la justice nonobstant la relecture en cours de la loi anticorruption, et aussi de faire le point sur l’ensemble des procédures judiciaires mettant en cause des acteurs de la justice », a rassuré le président du CAC-MJDHPC.

Outre ces activités phares, il est aussi prévu des programmes de renforcement de capacité des membres du CAC-MJDHPC. De fait, le CAC souhaite bénéficier de l’expertise du REN-LAC. « Aidez-nous à lutter contre la corruption », a pour sa part plaidé Adama Maré, vice-président du CAC.

Le Chargé des Affaires juridiques et judiciaires du REN-LAC a saisi l’occasion de cette visite pour soumettre ses doléances aux membres du CAC-MJDHPC. D’après lui, la collaboration entre les deux structures devrait favoriser la collecte des données au sein des différentes juridictions pour un meilleur suivi de la mise en œuvre de la loi anticorruption.

Le Secrétaire exécutif du REN-LAC a, quant à lui, indiqué que les membres du CAC-MJDHPC pourront toujours compter sur un appui conséquent de son réseau. D’autant que le REN-LAC reste convaincu que le développement de la petite corruption dans l’administration judiciaire est favorisé par la complexité et la lourdeur des procédures. Une fois ces dysfonctionnements corrigés, les citoyens pourront facilement avoir accès aux différents services.

Le rôle des Comités anticorruption est de veiller au respect des procédures pour que cessent les pratiques contraires à l’éthique et à la déontologie au sein des administrations.

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